Une BD ovnie !
Une BD ovnie ! étrange et décalée dans le contexte actuel… ! Où l’on suit les pérégrinations d’une jeune femme dans Pékin, suivie par un lion de pierre qui a très faim, mais que lui donner à manger ? Prétexte à une ballade dans la capitale chinoise culinaire et artistique, avec une fin drôle et tendre …
Mot de léditeur : Pékin, chaque matin et chaque soir, lorsque le soleil et la lune se lèvent, une nouvelle légende naît. Quand Wen Wen, la fille qui aime dessiner, rencontre le lion de pierre qui aime manger, la gastronomie et l’encre se rencontrent aux grée des déambulations dans l’ancienne ville…
Espagne, 1936, dans un village reculé. Homéro, instituteur, dîne chez des habitants, pas de salaire, mais les repas sont pris chez l’habitant. C’est pourquoi, les instituteurs sont surnommés les pique-au- pot… Pourquoi aller à l’école ? Pourquoi enseigner ? Pourquoi faire ? Cela inquiétait la mère d’Homéro, qui lorsqu’il apprenait à lire et à écrire lui asséna « ne t’avise jamais d’être libre ».
On parle de la guerre, loin du village mais bien présente. La guerre, Homéro, ce n’est pas son affaire. Car « rien ne laisse autant de trace que l’apprentissage l’horreur (…) ».
Puis la conversation dérive sur la petite fille du village, violée et tuée quelques jours plus tôt. Le curé du village accompagné de villageois arrive chez l’habitant, leur demande de les accompagner pour débusquer le coupable. Loi du Talion. Mais Homéro ne se joint pas eux, ni l’habitant.
Homéro rentre à l’école.. Un coup de feu claque. Deux vagabonds, à la recherche de travail, à bout de force, frappent à sa porte. Il leur conseille de ne pas rester dans les parages en ce moment.
D’ailleurs, une vieille femme, ayant vaguement aperçu leurs silhouettes fatiguées, affirme avoir vu les coupables. La traque commence.
Homéro écrit. Sur la fondation d’un village. D’un homme. Et c’est le prétexte à montrer, à dire. Dire que « de tous les plaisirs que connaît l’homme, aucun n’est plus grand que celui de causer de la douleur. La contemplation de la beauté ou la transe de l’amour physique ne peuvent se comparer avec la jouissance de briser un os. Et le fait que les philosophes n’aient pas encore trouvé de raison convaincante, décisive, irréfutable, pour justifier cette caractéristique de la nature humaine, est un des plus profonds mystères qui soient. L’homme lance des ponts, domestique des forêts ou résout des problèmes mathématiques posés il y a des centaines d’années, mais tout son génie, toute sa patience et toute sa ferveur pâlissent devant l’énigme de sa méchanceté ».
Dans ce court roman, à l’écriture aussi tranchante qu’un coup de couteau, aussi violente qu’un coup de poing, des mots sont admirablement posés sur l’obscurité de l’homme.
Attention ce texte...pique et gratte…renforcé par des dessins glaçant à souhait !
Fable cruelle sur l’espèce humaine…
Un bus transportant des enfants, conduit par un homme semblant quelconque, se heurte à une cariole d’artistes en roulotte ; Apres négociations par ce bonhomme pas si quelconque (quoi que…), le voilà devenu saltimbanque dirigeant une troupe d’enfants artistes et une femme metteuse en scène...Les voilà donc partis sur les routes,leur crâne farci de gloire et de fortune…
Tellement ubuesque que cela en est drôle.. ; Et de me souvenir… de La Fontaine… de La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, et autres fables !
Ou encore la géniale chanson Chicken manager d’alexis HK. (album les affranchis)...
Un très très beau roman en littérature adulte
Michkine grandit entouré de son père intellectuel défendant la cause indépendantiste, son grand-père médecin "philosophe", et de sa mère. Cette mère admirée, qui étouffe dans sa condition de femme, telle qu'elle doit être en Inde, alors qu'elle aspire à pratiquer son art et à être libre. Quand le carcan social blesse à tel point qu'il conduit à prendre des décision radicales, engendrant d'autres souffrances, pour soi et ceux que l'on aime.
Une écriture admirable et une construction remarquable du roman donnent à voir les chemins possibles grâce à l'affranchissement, malgré le prix à payer. Si seulement nous étions libres, quelles vies pourrions-nous suivre…
Mondialiser et vivre avec son temps, voilà ce qui pousse Isookanga, Pygmée ekonda, a quitté son village, son oncle chef du village (auquel il devrait succéder) et la sagesse ancestrale, pour rejoindre la grande Ville Kinshasa. Il y rencontrera une bande d’enfants des rue, trimbalant des passés terribles tentant de survivre dans cette autre jungle qu’est la ville de « Kin’ » grâce à la débrouille et à leur solidarité. « Kin’ » où l’on rencontre un ancien seigneur de guerre du kivu coupable d’exactions et de détournement promu responsable à son grand désarroi de la préservation de la forêt millénaire, un casque bleu gradé corrompu « consommant » une jeune fille de la bande, un chinois victime d’une arnaque, … Où la description méthodique, violente et sans concession de l’exploitation (de l’extérieur et de l’intérieur) de la si riche et précieuse Terre Afrique pour l’enrichissement de quelques sans foi ni loi et le bon plaisir d’une partie de l’humanité. Bien que non dénué d’un certain humour effectivement caustique, ce roman vrille le coeur. Mais d’une nécessaire éloquence.
Prochaine lecture programmée de ce formidable grand écrivain : la belle de Casa (éditions Acte Sud).