- EAN13
- 9782072748547
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 05/10/2017
- Collection
- Folio essais
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Hériter, et après ?
Michel Deguy, Mona Ozouf, Pierre Rosanvallon, Georges Didi-Huberman, Chantal Delsol, Isabelle Stengers, Olivier Rolin, Anne Cheng, Maël Renouard, Karol Beffa, Mark Alizart, Cécilia Suzzoni, Collectif
Gallimard
Folio essais
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Papier - Folio 7,80
Tout commence par un aphorisme de René Char extrait des Feuillets d’Hypnos :
"Notre héritage n’est précédé d’aucun testament." Il ne constitue pas "une
donnée" identifiable ou 'un donné' calculable, même s’il nous a bien été
offert. Ce dont nous héritons n’est souvent ni nommable ni saisissable une
fois pour toutes. Pourquoi cela ? Déjà parce que nous héritons de souvenirs
autant que d’oublis. Souvent nous ne savons pas qui furent nos donateurs et
comment se nomment nos trésors. Les contemporains n’ont pas conscience de la
tradition dont ils pourraient, s’ils l’assumaient, se constituer en héritiers.
L’aphorisme de René Char nous demande de repenser ensemble l’autrefois, le
maintenant et l’après de toute transmission. Le passé refoulé finit toujours
par faire retour à travers symptômes, crises ou séismes de notre présent.
Comment donc se constitue une tradition lorsque son contenu, héritage du
passé, nous vient de grands-parents trop mystérieux ou de trésors
incompréhensibles qui se retrouvent, sans qu’on les ait choisis, entre nos
mains, au fond de notre cœur ou juste sous nos pieds ? Après avoir reconnu et
nommé notre héritage, voici donc qu’il nous échoit de le partager, de le
transmettre. Mais de quelle façon penser un tel partage ?
"Notre héritage n’est précédé d’aucun testament." Il ne constitue pas "une
donnée" identifiable ou 'un donné' calculable, même s’il nous a bien été
offert. Ce dont nous héritons n’est souvent ni nommable ni saisissable une
fois pour toutes. Pourquoi cela ? Déjà parce que nous héritons de souvenirs
autant que d’oublis. Souvent nous ne savons pas qui furent nos donateurs et
comment se nomment nos trésors. Les contemporains n’ont pas conscience de la
tradition dont ils pourraient, s’ils l’assumaient, se constituer en héritiers.
L’aphorisme de René Char nous demande de repenser ensemble l’autrefois, le
maintenant et l’après de toute transmission. Le passé refoulé finit toujours
par faire retour à travers symptômes, crises ou séismes de notre présent.
Comment donc se constitue une tradition lorsque son contenu, héritage du
passé, nous vient de grands-parents trop mystérieux ou de trésors
incompréhensibles qui se retrouvent, sans qu’on les ait choisis, entre nos
mains, au fond de notre cœur ou juste sous nos pieds ? Après avoir reconnu et
nommé notre héritage, voici donc qu’il nous échoit de le partager, de le
transmettre. Mais de quelle façon penser un tel partage ?
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