303, un mystérieux et nonchalant employé de la compagnie Planetarium Ghost Travel, est chargé de visiter les planètes endormies dont les habitants sont devenus des arbres de Tobias. Quiconque s’approche de ces arbres s’endort et devient lui-même un arbre – un cercle vicieux qui transforme des planètes entières en planètes endormies. Mais 303, de manière inexpliquée, n’est pas touché par ce phénomène. Il peut donc visiter sans danger ces planètes et rapporter des objets témoins de ces civilisations perdues, afin qu’elles ne tombent pas dans l’oubli. Au fil de ses périples, il rencontre les derniers humains restants qui font face chacun à leur manière à la perte de leurs proches et à cette solitude nouvelle.

A l’image du Petit Prince, nous suivons 303 qui déambule de planètes en planètes et de rencontres en rencontres dans un voyage aux confins du cosmos à la recherche de souvenirs. Véritable aventure onirique, ce manga est empreint de poésie et de mélancolie, dont le personnage principal, nonchalant et plein de légèreté, créé des tranches de vie pleines de douceur et teintées d’humour. Sous couvert d’un conte enfantin, de profondes réflexions sur l’âme humaine y sont abordées : il est question ici du deuil, du devoir de mémoire, de la nuance et de l’importance des souvenirs et des sentiments qui y sont attachés. Les splendides dessins illustrent à merveille l’ambiance hors du temps qui se dégage de l’intrigue, et plusieurs planches sont un vrai régal pour les yeux. A lire à partir de 12 ans !

Deux frères, dont la relation est distendue, se retrouvent à la mort de leur père. Entre Ivan génie des échecs et peu sociable et Peter brillant avocat à la vie urbaine parfois dissolue, l’amertume, les ressentiments, les blessures ont pris une grande place. En cette période lourde et triste du deuil, chacun voit le cours de sa vie bouleversée. Et ces changements accentuent, ravivent ces ressentis familiaux empoisonnants. Mais malgré tout, leur enfance a tissé un lien qui permettra de se retrouver et de se soutenir.
Ce poignant roman nous plonge dans le cœur, les tourments, les pensées, les doutes et les joies de ces deux frères qui tentent, dans une période où le deuil les fragilise, de vivre pleinement leur(s) amour(s), de saisir les merveilleux moments de complicité amoureuse qui leur sont offerts. Et d’essayer aussi de se comprendre et de pardonner les erreurs ou les maladresses qui blessent et séparent. Le souffle de vie traverse ce roman et nous tient en apnée de bout en bout.

Dans l’atmosphère silencieuse d’un paysage sombre et enneigé, Otilla s’enfuit et trouve refuge dans une grande maison, à l’écart de tout. Et le maitre de ces lieux n’est autre qu’un crâne. Il accueille Otilla, lui fait le tour de la grande propriété dans laquelle se trouve des pièces et des objets étranges, mais où il semble vivre seul, paisiblement. Enfin, presque… Le crâne confie à la petite fille que quelque chose d’effrayant s’introduit dans sa maison chaque nuit, et qu’il en a après lui…

Le visage inexpressif de la petite fille qui traduit son indifférence face à ces événements étranges qu’elle va vivre cette nuit, les dessins aux couleurs froides et le texte décrivant purement et simplement ce qu’il se passe est un mélange qui rend l’histoire intrigante et macabre comme on les aime quand on aime avoir peur !
Une réécriture lugubre à souhait d’un conte venant tout droit d’Alaska ! A lire à partir de 9 ans. - Prune, stagiaire à la librairie

La vie en ville, ses rouages, nos « temps modernes » à nous. Tout laisser derrière soi et rejoindre la campagne, la terre, les arbres, les étoiles. Les mains dans la terre, les pieds à fouler l’humus et l’humer.
Ce premier roman graphique de Pauline Dalmais nous coupe le souffle par ses planches dessinées à la gouache et à l’encre, aux couleurs resplendissantes, denses et euphorisantes soutenant un récit de reconquête, de respiration, de colère et d’engagement. Splendide, beau et fort.

Chaque jour, des gens et des objets disparaissent sans laisser de traces. Et s’ils avaient été volés par des créatures avides, venues d’un autre monde – les croquemitaines ? Quand la mère de Lucy disparaît mystérieusement, elle n’a d’autre choix que de quitter sa maison pour aller vivre à New York chez sa tante Doris, qui l’oblige à voler dans les trains pour la payer. Mais tout bascule quand Lucy trouve un étrange pendule et fait la rencontre de Rita Perdido qui lui révèle que le monde n’est pas celui qu’elle croit… Elle lui propose de rejoindre son agence de retrouvage composée de personnes capables de pénétrer dans les oubliettes où vivent les croquemitaines afin d’en rapporter toutes les choses perdues. Et si c’était le moyen de retrouver sa mère ?

Un premier tome d’une saga fantastique qui s’annonce addictive et frissonnante ! Victor Dixen nous propose ici une revisite originale du mythe du croquemitaine. Mélange de récit initiatique et de conte horrifique, ce roman nous plonge dans un univers sombre et envoûtant, peuplé de dangers et de magie où l’espoir perdure malgré tout. Un monde complexe et fascinant s’ouvre aux lecteurs, où des retrouveurs luttent contre les croquemitaines pour libérer objets, souvenirs et personnes retenus dans leurs oubliettes. Avec sa plume fluide et immersive, l’auteur mêle habilement descriptions et dialogues et instaure des décors angoissants, des croquemitaines glaçants, des rebondissements inattendus et une intrigue où chaque petit détail a son importance. Un univers macabre avec des personnages attachants, une héroïne courageuse et déterminée à retrouver sa mère, à lire à partir de 12 ans !